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La responsabilité sociétale des entreprises n’est plus une option... C'est un levier stratégique majeur.

Dernière mise à jour : il y a 7 jours


Charles Battista

Interview exclusive avec M. Charles Battista – Président de la Figec

Réalisée dans le cadre de la communauté “Futur Engagé” par Conitiv


Communauté "Futur Engagé" : Charles Battista, vous ouvrez souvent vos prises de parole avec une vision très affirmée de la RSE. Quelle est aujourd’hui votre conviction en tant que président de la FIGEC ?


Charles Battista : Pour moi, il ne fait plus aucun doute que la responsabilité sociétale des entreprises n’est plus une option, ni même une simple attente. Elle est devenue un levier stratégique majeur. Elle permet de créer de la valeur sur le long terme, de restaurer un lien de confiance entre les acteurs économiques et de contribuer à l’émergence d’une économie plus équitable, plus inclusive, plus résiliente. En tant que président de la FIGEC, je porte cette conviction avec force : notre secteur doit être exemplaire dans cette transformation. Non seulement parce que nous le devons, mais aussi parce que nous en avons les moyens.


Communauté "Futur Engagé" : Quel rôle concret la FIGEC peut-elle jouer dans cette transition ?


Charles Battista : La Fédération que je représente regroupe des métiers essentiels à la relation économique : gestion du risque client, information d’entreprise, recouvrement, enquête civile... Ces activités sont au cœur du tissu économique. C’est précisément pour cette raison que nous avons une responsabilité particulière. Nous devons promouvoir un modèle basé sur la transparence, un strict respect des délais de paiement, un meilleur équilibre dans les relations entre créanciers et débiteurs, mais aussi un engagement clair contre toutes formes de pratiques abusives. Notre action ne doit pas seulement être conforme à la loi : elle doit être éthique, responsable, inspirante.


Communauté "Futur Engagé" : Comment engager les entreprises membres de la FIGEC autour de cette démarche RSE ?


Charles Battista : L’adhésion à une telle dynamique ne se décrète pas, elle se construit. C’est pourquoi nous avons mis en place plusieurs actions structurantes. Nous organisons régulièrement des webinaires, en croisant nos regards avec ceux d’acteurs référents de la RSE pour créer un dialogue exigeant et fécond. Mais surtout, nous avons initié la création d’un label en partenariat avec Entreprise Responsable +, qui s’inspire des meilleures pratiques en matière de relations fournisseurs et d’achats responsables. Ce label offre un cadre clair et valorisant pour les entreprises engagées. Il incarne cette volonté d’aller au-delà du déclaratif, pour entrer dans une logique d’impact mesurable.


Communauté "Futur Engagé" : Parlons justement de la mesure : quels sont, selon vous, les bons indicateurs à suivre ?


Charles Battista : Il y a bien sûr les indicateurs que l’on retrouve dans la majorité des secteurs, comme l’empreinte carbone ou la consommation d’énergie. Mais notre secteur présente des spécificités qui méritent d’être prises en compte. Je pense notamment au taux moyen de règlement des fournisseurs, qui est un excellent révélateur de la qualité des relations économiques. Le taux de rétablissement à l’amiable des litiges est également un indicateur fort, car il traduit la capacité à privilégier la médiation et le dialogue plutôt que le conflit. Par ailleurs, il me paraît essentiel de mesurer le niveau d’inclusion des TPE et PME dans les politiques d’achat, ainsi que de mettre en place une notation éthique des pratiques de recouvrement. Ce sont ces indicateurs concrets, ancrés dans la réalité de nos métiers, qui permettront de piloter efficacement une stratégie RSE.


Communauté "Futur Engagé" : Quels sont les freins que vous rencontrez aujourd’hui dans cette transformation, et comment peut-on les dépasser ?


Charles Battista : Le principal frein, à mes yeux, est d’ordre culturel. Trop souvent, la RSE est encore perçue comme une contrainte, un centre de coût, voire une obligation réglementaire un peu floue. C’est cette perception que nous devons faire évoluer. Il faut au contraire positionner la RSE comme un levier puissant de performance globale. Pour cela, il est nécessaire de former les dirigeants, de les accompagner dans cette montée en compétence, mais aussi de valoriser les initiatives exemplaires. Enfin, il faut réussir à articuler les exigences réglementaires — je pense à la CSRD et l'omnibus ou à la taxonomie européenne — avec de réelles opportunités économiques. Ce n’est pas une opposition, c’est une convergence à créer.


Communauté "Futur Engagé" : Pour conclure, quel message fort souhaitez-vous adresser à la communauté des leaders engagés ?


Charles Battista : La RSE est l’affaire de tous. Elle ne peut pas reposer uniquement sur quelques pionniers ou sur la pression règlementaire. C’est une dynamique collective. En tant que président de la FIGEC, je considère que nous avons un devoir d’exemplarité. Mon ambition est claire : faire de la Fédération un acteur pleinement engagé, influent, et capable de faciliter cette transition pour l’ensemble de nos membres. C’est une transformation ambitieuse, mais je suis convaincu qu’elle est non seulement possible, mais indispensable.

 
 
 

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